jeudi 2 novembre 2017

Testons notre français avec Met', le magazine de la Métropole de Lyon




« Cent fois, sur le métier etc. ». J’ai déjà relevé à quel point la municipalité de Lyon était inféodée à la langue anglaise, plus exactement au globish, dans sa tête d’aliénée linguistique. Par exemple dans “ Quelle langue parle-t-on à Lyon ? » ou “ Á Lyon comme ailleurs, l’anglais nous enfume ”.


En parcourant Met’ (quel titre de publication nigaud !), Le magazine de la Métropole de Lyon), je me rends compte que le mal s’amplifie et qu’il est aggravé («supplémenté » ?) par une nouvelle peste inventée par des pestes : l’écriture inclusive qui met des points partout et qui forge des désinences féminines absurdes. Heureusement qu’il reste quelques sentinels (sic, ben oui, quoi, les sentinelles sont plutôt des hommes) comme moi pour monter le garde (il n’y a pas de raison !) et relever ces travers. Sans être pour autant une pleureure.


Ce qui me frappe peut-être le plus, c’est le manque de cohérence des inventeur.e.s de ce français abâtardi. On apprend ainsi que Lyon compte 66 2290 « collégiens » (à la trappe les collégiennes !), et qu’ils peuvent se rendre à l’immeuble « Belvy » (ouh, vous les ploucs qui auriez appelé cet immeuble « Belle Vie » !) qui fait partie du programme – je vous le donne en cent – « Ynfluences Square ». Ces collégiens pourront faire du basket à la « Tony Parker Adéquat Academy » (ne cherchez pas à comprendre) pour être en forme et rentrer chez eux à vélo par un tube « dédié » aux cyclistes qui « continue de séduire les Grand-es Lyonnais-es ». Ils pourront trouver un emploi à la Poste, en « open space », où ils pourront s’exprimer non pas en travail partagé mais en « coworking » (« open space » signifie trois choses différentes en anglais : espace protégé, espace libre, espace ouvert », donc c’est vous qui voyez). Le soir, ils rejoindront des appartements proposés en « Kolocsolidaire ».


Met’ nous apprend par ailleurs que 600 « agents » de la Métropole assistent des «enseignant-es » dans les collèges. Il faut dire que Lyon attire des « étudiant-es » de toute la France, raison pour laquelle elle « booste » (quel francophone a osé proposer « augmente », « encourage », « stimule », « accélère » ?) la construction de résidences. Lyon occupe d’ailleurs le « top » du classement des métropoles dans ce domaine. L’enseignement supérieur va même jusqu’à offrir un programme «disrupt’campus ». « To disrupt » signifiant perturber, désorganiser, détraquer, chambouler, comprendra qui pourra. En cherchant bien, il s’agit pour l’innovation de rompre par le numérique. Pour accueillir les non-Lyonnais, un « Students Welcome Desk » a été installé de manière permanente (ne me parlez pas de « Bureau d’accueil », ô larves francophones honteu-x-ses !). Le desk organisera des matinées « Meet & Greet » (pas des « rencontres », tout de même) avec des professionnels (que des mecs, pas de professionnelles, forcément) façon « speed meeting » (des rencontres express » ?). Dans un même paragraphe, ces étudiants deviendront des «chercheur.e.s » ou des « chercheur-ses ».  Ils se retrouveront dans des séances de «scientific dating ». On suppose qu’il s’agira plus de « rendez-vous scientifiques » que de « datation scientifique », l’expression anglais étant très ambiguë.


Le site universitaire de Bron va prochainement créer un « learning center » (« centre d’apprentissage » fleure bon son 4ème de transition d’antan). Pas très loin, voguera un « river tri », en fait une péniche (pardon : un « barge ») de 50 mètres de long servant de déchèterie fluviale. De là, on pourra découvrir une œuvre de « street painting » (« peinture de rue » fait clodo, hé oui Banksy !) et des fontaines que l’on pourra écouter en téléchargeant l’application « izi  (et non « zizi ») travel ».


Ils vont nous les brouter menu encore longtemps ces pervers ?
Testons notre français avec Met', le magazine de la Métropole de Lyon

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