vendredi 15 septembre 2017

Un mot sur l’amiante




Un tribunal vient de décider que les industriels, scientifiques et hauts fonctionnaires mis en examen entre à la fin de 2011 et au début de 2012 pour homicides et blessures involontaires dans le cadre de l’enquête des juges d’instruction du pôle de santé publique étaient innocents. Innocents – et c’est la motivation du jugement – au sens premier du terme : tels des enfants, ils ne faisaient pas de mal.

Ils ne pouvaient pas faire de mal parce qu’ils ne savaient pas.

Mensonge que tout cela. En trois générations, l’amiante aura tué 100 000 personnes en France. Des vivants vont encore en mourir. L’amiante aura été infiniment plus meurtrier que l’islam terroriste.

Lorsque j’étais enfants dans les années 50, je ne savais pas ce qu’était l’amiante et je ne connaissais même pas le terme. De fait, j’ai su le mot anglais avant le mot français : « asbestos », d’un mot grec qui signifie inextinguible. Et si je l’ai su en anglais d’abord, vers 1962, c’est parce que l’amiante était interdit outre-Manche. Chez moi, il n’y avait pas d’amiante, sauf, comme dans des millions de foyers, dans la planche à repasser. Apparemment cet amiante ne m’a pas tué.

La motivation du tribunal est d’autant plus inouïe qu’elle permet ceci : puisque l’interdiction de l’amiante était illégale, on peut en remettre partout !


Un mot sur l’amiante

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