lundi 10 juillet 2017

Les tresses de la honte de Katie Perry (Katie Perry's Shameful Plaits)


Disons, pour simplifier, que si le concept de politiquement correct aux Etats-Unis est né dans les milieux d’extrême gauche il y a une cinquantaine d’années, il vit et prospère aujourd’hui dans les milieux d’extrême droite.

La très populaire chanteuse, compositrice (pardon : chanteure,  compositeure) Katie Perry vient d’en subir les ravages à son corps non défendant.

Les tresses de la honte de Katie Perry (Katie Perry's Shameful Plaits)


La société étasunienne a les débats politiques qu’elle veut et qu’elle peut. Fait rage actuellement la notion d’appropriation culturelle. Cette notion ne fonctionne que dans un sens, celui de l’appropriation par un groupe dominant de codes appartenant à un groupe dominé. Si à Lyon, en pleine canicule, une femme blanche (pardon : caucasienne – la notion de caucasien a été inventée par un anthropologue allemand qu'on peut difficilement qualifier d'antiraciste et qui considérait que dans la Caucase vivait la plus belle des races humaines, les Géorgiens qui constituaient, selon lui, le berceau de la race humaine) décide de se rendre à une soirée en sari, c’est mal. Si à Lyon, en plein hiver, un Noir (pardon : un Afro-Européen) se promène en moufles fourrées, c’est bien. Un jeune bourge lyonnais avec un sweat (pardon : un swit) à capuche, c'est mal. Un djeuns de Vaux-en-Velin en doudoune Napapijri, c'est bien. Voilà où nous en sommes.

Pharell Williams, qui n’est pas blanc, a dû s’excuser pour avoir posé en Indien sur la couverture d’un grand magazine féminin. La chanteuse Beyoncé, qui est encore moins blanche que son collègue, a été vilipendée pour s’être déguisé en déesse indienne.

Les tresses de la honte de Katie Perry (Katie Perry's Shameful Plaits)

Ce que les politiquement corrects étasuniens ne veulent pas voir, c’est leur vrai racisme, ce pourquoi ils sont authentiquement d’extrême droite. Une culture n’est pas la seule dépositrice (dépositeure ?) de ce qu’elle crée. Sinon, il n’y a plus qu’à interdire à un pianiste de jazz afro-étasunien de jouer la “ Pathétique ” de Beethoven. Aucune culture n’a jamais évolué en vase clos. Ou alors nos ancêtres les Celtes ne seraient jamais devenus gallo-romains. La richesse culturelle vient de l’échange, de l’inspiration-aspiration, de la réinterprétation, de la transformation. Les mazurkas de Chopin visent à l’universel parce qu’au départ des paysans polonais un peu patauds ont dansé devant les yeux et les oreilles du génial Frédéric (pardon : Fryderyk).

Lorsque, dans les années 80, l’actrice Bo Derek nous offrait ses tresses originales, participait-elle à un vol, à un viol, à une exploitation néocolonialiste de peuples qui avaient beaucoup souffert ? S’il est vrai que, à la même époque, des militants du parti des Panthères Noires coiffés de tresses furent victimes de discrimination à l’emploi, entre autre parce qu’ils arboraient des tresses, force est de reconnaître que ces mêmes tresses datent de 20 000 ans et que, bien avant l’Égypte des Pharaons, la Vénus (autrichienne) de Willendorf et, avant elle, la Dame (landaise pur sucre) de Brassempouy avaient vraisemblablement inventé la plus ancienne coiffure au monde.

Les tresses de la honte de Katie Perry (Katie Perry's Shameful Plaits)

Katie Perry s’est donc excusée d’avoir porté des tresses. Il faut dire que la brave Katie est une maîtresse es contrition. En 2014, son clip promotionnel pour Dark Horse avait été taxé de satanisme. Suite à une pétition lancée par un internaute musulman britannique, elle avait accepté de couper un passage où un médaillon portant le nom de Dieu était détruit.

La courageuse Katie connaît-elle ce chef-d’œuvre d’Auguste Renoir ?
Les tresses de la honte de Katie Perry (Katie Perry's Shameful Plaits)

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