dimanche 14 mai 2017

Renationaliser l’eau, vite !


Je sais bien que ce n’est pas une priorité pour Macron, même si, lorsqu’il était enfant dans la bonne ville d’Amiens, ce bien précieux était régi municipalement. Le maire était alors le communiste René Lamps, ancien grand résistant.

L’entreprise capitaliste Veolia (groupe privé à 90%, 173 000 salariés dans le monde, chiffre d'affaires en 2015 24,965 milliards d'euros), qui règne désormais sur l’eau en France, a été condamnée deux fois pour avoir coupé l’eau ou réduit son débit dans deux logements. L’association France Libertés (fondée par Danielle Mitterrand) s’était portée partie civile. Dans le premier cas, Veolia a été condamnée à une amende de 19 000 euros pour avoir coupé l'approvisionnement en eau dans le logement d'un client pendant 30 mois. Or les coupures d'eau dans une résidence principale sont interdites depuis une loi de 2013, et ce même en cas d'impayé. Veolia avait déjà été condamnée à plusieurs reprises pour avoir réduit le débit de l’eau.

L’Europe chère aux bobos macroniens encourage la privatisation de l’eau dans tout le continent. Des milliards d’euros sont en jeu, alors que l’ONU a décrété comme un droit humain l’accès pour tous à une eau de qualité. Profitant des déboires économiques de plusieurs pays européens, la Commission a ainsi imposé la privatisation de l’eau en Grèce et au Portugal dans le cadre de ses plans de «sauvetage ». Les grands aqueducs d’Athènes et de Thessalonique ont été privatisés. Au Portugal dans la ville de Pacos de Ferreira où la compagnie des eaux Aguas de Portugal a été privatisée, la facture d’eau a augmenté de près de 400% en quelques années et elle continue d’augmenter au rythme de 6% par an. 

Depuis une dizaine d’années, l’UE organise la privatisation de l’eau en Allemagne. Une étude de l’Université de Barcelone en 2010 indique que la privatisation de l’eau ne favorise nullement la baisse des prix alors que la qualité de l’eau se dégrade. Les populations rechignent à utiliser les fontaines publiques gratuites car, faute d’entretien, l’eau n’y est plus toujours potable.


Renationaliser l’eau, vite !
PS : Décidément, la renationalisation n'est pas à l'ordre du jour, même au parti communiste. Pierre Laurent, son secrétaire général, vient d'envoyer une lettre très ambigüe aux camarades. Il présente un projet de loi où un établissement public, France Énergie, aurait vocation à réguler un secteur à participation privée : il aurait “vocation à gérer l'ensemble des participations de l'État dans les entreprises qui produisent, transportent, stockent, distribuent et commercialisent de l'énergie ou qui fournissent des services énergétiques. ”

Le rôle de l'État serait donc de gérer dans une optique capitaliste.

Le texte de la proposition de loi :


Les parlementaires communistes/Font de gauche ont élaboré et déposé une proposition de loi qui propose, je cite :

Un établissement public, chargé de :

- sécuriser les approvisionnements en énergie du pays,
- élaborer des propositions en matière de politique énergétique portant sur le bouquet énergétique, la gestion des entreprises du secteur ainsi que les tarifs,
- garantir un droit d’accès effectif à l’énergie pour tous et assurer un développement équilibré des territoires.

Cet établissement public a vocation à gérer l’ensemble des participations de l’État dans les entreprises qui produisent, transportent, stockent, distribuent et commercialisent de l’énergie ou qui fournissent des services énergétiques. Sa gestion démocratique serait assurée par un conseil d’administration comprenant des représentants de l’État, des parlementaires représentant l’Assemblée nationale et le Sénat, des représentants des personnels du secteur.

Le Conseil supérieur de l’énergie, outre ses missions actuelles, serait saisi pour information et avis sur les décisions essentielles envisagées par le conseil d’administration de l’établissement public créé à l’article France Energie.

Un décret en conseil d’État fixerait les modalités de création d’un statut de l’énergéticien élargissant le statut des IEG et englobant tous les personnels du secteur.

Il serait également créé un Conseil supérieur de la recherche, des technologies et de la formation dont la mission serait d’impulser et de coordonner l’effort de recherche, de développement technologique et de formation dans le domaine de l’énergie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire